- embardée
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1 ♦ Mar. Brusque changement de direction d'un bateau, sous l'effet du vent, du courant ou d'un coup de barre involontaire. « Une embardée lui fit piquer une tête contre la porte d'une des cabines de bâbord » (Baudelaire).2 ♦ Cour. Écart brusque et dangereux que fait une voiture, une moto. « L'autocar fit une embardée pour éviter un Arabe à bicyclette » (Sartre). ⇒ se déporter.embardéen. f.d1./d MAR Brusque changement de cap d'un bateau, involontaire et momentané.d2./d Cour. écart brusque que fait un véhicule.⇒EMBARDÉE, subst. fém.A.— Mouvement brusque de rotation imprimé à un navire à l'ancre ou en marche, sous l'effet d'une forte rafale de vent, d'un courant de marée ou d'un coup de barre (involontaire ou volontaire) du timonier. Pour réduire la dérive et les embardées [d'un hydravion stoppé], on utilise l'ancre flottante (A.-B. DUVAL, HÉBRARD, Nav. aér., 1928, p. 184) :• 1. En d'autres moments, sa vitesse égalait celle des flots, son gouvernail perdait toute action, et il faisait d'énormes embardées qui menaçaient de le rejeter en travers.VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 2, 1868, p. 56.B.— P. ext.1. Écart brusque que fait un véhicule. La voiture fit une brusque embardée vers la droite, ralentit docilement, reprit sa course (BERNANOS, Imposture, 1927, p. 505) :• 2. Quand un chien a jailli de derrière une voiture, s'est fait emboutir, et s'est logé entre la roue et le capot. La direction a dévié et l'auto a fait une embardée terrible et s'est dirigée vers le parapet d'un pont...RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p. 236.2. Rare. Écart brusque que fait une personne comme pour se protéger d'un obstacle. Faut qu'tu téléphones aux flics. Mario fit une embardée. — Aux flics? Non mais, t'es pas bien! (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 121).— Au fig. [Pour des écarts en politique, ou dans une ligne de conduite] Il n'y a pas à le nier, à ce moment-là vous avez fait une embardée vers la sainteté qui nous a tous bien inquiétés! (DU BOS, Journal, 1924, p. 197).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1932. Étymol. et Hist. Cf. embarder. Fréq. abs. littér. :35. Bbg. LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 155. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 170. — SCHMIDT (H.). Fr. vivant. Praxis. 1970, t. 17, pp. 72-74.
embardée [ɑ̃baʀde] n. f.ÉTYM. 1694; p. p. de embarder, substantivé au féminin.❖1 Mar. Mouvement brusque de rotation, changement de direction (d'un bateau) sous l'effet du vent, du courant ou d'un coup de barre involontaire.1 Le coq se leva de son matelas pour venir nous trouver, quand une embardée, si effroyable que je crus qu'elle allait emporter la mâture, lui fit piquer une tête contre la porte d'une des cabines de bâbord (…)Baudelaire, Trad. E. Poe, les Aventures d'Arthur Gordon Pym, p. 581.1.1 De temps en temps, Harbert le relayait au gouvernail, et la main du jeune garçon était si sûre, que le marin n'avait pas une embardée à lui reprocher.J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 487-488 (1874).2 (1833, in D. D. L.). Cour. Écart brusque (d'une automobile, d'un véhicule terrestre). || La voiture a fait une embardée.2 De temps en temps, Mrs Lytton ébauche un geste pour m'expliquer quelque chose et fait aussitôt une large et négligente embardée.G. Duhamel, Scènes de la vie future, VI, p. 90.3 (…) l'autocar fit une embardée pour éviter un Arabe à bicyclette qui portait une grosse musulmane voilée sur le cadre de son vélo.Sartre, le Sursis, p. 67.♦ Par métaphore. || Sa pensée fait des embardées bizarres. ⇒ Écart, saut. || Les embardées de sa politique.❖HOM. Embarder.
Encyclopédie Universelle. 2012.